1905 – 2025 : 120 ans d’aviation à Mandelieu.

La folie de l’aviation et du pilotage en France débute dès que Clément Ader, un autodidacte d’origine modeste, conçoit un avion, l’Éole à l’allure de chauve-souris, le premier du genre à être propulsé par sa force motrice, et qu’il s’envole le 9 octobre 1890 sur une cinquantaine de mètres et durant quelques secondes. La course vers le ciel peut commencer.

Hommes et femmes s’enthousiasment dès lors tant pour les progrès de conception des engins volants que pour les exploits des pilotes.

Sur la Côte d’Azur, c’est la même passion et les premiers vols sont notamment effectués en 1905 dans la vallée de la Siagne. Mais c’est cinq ans plus tard que Mandelieu s’enflamme. Un grand rallye y est organisé, doté de 20 000 francs destinés à récompenser le pilote qui effectuera une « croisière » à savoir partir du champ de course de Mandelieu, faire le tour de l’île Sainte Marguerite, passer au-dessus de la pointe de la Croisette, à Cannes, et revenir à son point de départ. Le gagnant incontestable est un Russe, un certain Nicolas Popoff, âgé de 32 ans, qui a volé sur un biplan Wright à la fantastique hauteur de 207 mètres d’altitude, un record – l’année précédente Blériot traversait la Manche à 76 mètres d’altitude -, en 18 minutes et 20 secondes.

L’Aéronautique Club de France puis l’Aéroclub de France sont respectivement fondés par de riches passionnés en 1897 et 1898. La Côte voit la fondation de son premier aéroclub en 1921. Et les meetings aériens s’enchaînent un peu partout. Mais le problème de tous c’est la création de terrains d’aviation dédiés.

Sur la Côte d’Azur, l’aérodrome de La Californie, à Nice, se développe pour recevoir des avions privés venant de quelques villes d’Europe. Quarante-sept en août 1938 ! Un exploit. À Cannes-Mandelieu, c’est à partir de 1931 que s’instaurent des vols réguliers pour Paris ou Londres.

Cependant, il faut attendre l’après Seconde Guerre mondiale pour que les rôles se répartissent entre Nice et Cannes-Mandelieu, avec la multiplication des gros porteurs, ce dernier aéroport ne pouvant les accueillir pour des questions de sécurité. Ce qui l’incite à se spécialiser notamment vers l’aviation d’affaires dont il est, en terme de fréquentation, le deuxième en France derrière Le Bourget.

Le saviez-vous ? Actualité Juin 2025.

Plage de la Raguette, une sculpture en bronze du B-24 Liberator disparu le 25 mai 1944 dans le golfe de la Napoule à été installée pour marquer le 80e anniversaire de la libération de Mandelieu-La Napoule, le 23 août 2024. Ce projet rendra hommage aux aviateurs qui ont sacrifié leur vie pour la liberté durant la Seconde Guerre mondiale.

Retour sur cette mission stratégique du 25 mai 1944, des forces alliées : deux groupes de bombardiers B-24 Liberator de la 15th Air Force, le 464th et le 465th Bomber Group, furent chargés de détruire le nœud ferroviaire de Givors, au sud de Lyon. Cette opération visait à affaiblir les moyens de communication allemands dans le sud de la France, en préparation du débarquement allié. Cependant, lors du retour vers leur base temporaire en Italie, plusieurs appareils furent attaqués par la Flak allemande et des chasseurs de la Luftwaffe.

Parmi eux, le B-24 « Table Stuff », piloté par le sous-lieutenant Donald L. Garniss, fut gravement endommagé et finit par s’abîmer en mer au large du Golfe de La Napoule, après que les 11 membres d’équipage se furent parachutés. Malgré les recherches, ni les aviateurs ni l’épave de l’avion ne furent jamais retrouvés, laissant derrière eux un poignant mystère et un profond besoin de commémoration.